Affaire Seznec : le témoignage qui relance l'enquête

Denis Langlois nous a fourni la retranscription de l'enregistrement audio d'un échange entre "Petit-Guillaume" et son neveu Bernard Le Her. Dans ce témoignage, il confie avoir vu la scène et la relate à l'aide de ses plus profonds souvenirs.

C'est une histoire vieille de 95 ans qui refait surface. Ce samedi, des bénévoles ont décidé d'entreprendre des fouilles, permettant la découverte de deux ossements, deux extrémités de fémur.

À l'origine de ces fouilles, Denis Langlois. L'ex-avocat de la famille Seznec est l'auteur du livre Pour en finir avec l'affaire Seznec, paru en 2015. Dans cet ouvrage, il publie la retranscription d'un enregistrement audio dans lequel on entendrait les confidences de Petit-Guillaume, fils de Guillaume Seznec.

Ce témoignage a été recueilli par Bernard Le Her, neveu de Petit-Guillaume, à son insu. Petit-Guillaume a 66 ans à cette époque, et en avait 11 au moment des faits qu'il relate.

Bernard Le Her prête ensuite l'enregistrement audio à Denis Langlois, l'ex-avocat des Seznec, "pendant deux ou trois jours seulement. J'ai alors procédé à une retranscription", à l'insu de Bernard Le Her, affirme-t-il.

La police judiciaire a auditionné Denis Langlois ce dimanche et lui a demandé de fournir ce document.

"Elle disait : 'Ah non Pierre, pas vous !'"


Dans ce témoignage, Petit-Guillaume affirme à son neveu : "Je n'ai pas vu le coup se produire". Il assure en revanche avoir entendu, depuis une "fenêtre", sa mère disant : 'Ah non Pierre, pas vous, hein, non'. Et puis : 'Ah laissez moi tranquille ! Ah ! Non. Laissez-moi tranquille. Et puis après ça, j'ai plus rien entendu."

La fenêtre étant haute, et se demandant si "quelqu'un fait du mal à maman", le jeune homme monte "sur un petit rebord. [...] C'est là que je l'ai vu par terre. Et ma mère m'a vu. Alors c'est là qu'on m'a appelé. Et la bonne était là dans l'encadrement de la porte [...] Tu sais, elle était au courant, la bonne. Elle était au courant. On lui a fait jurer de ne rien dire."

"C'était un genre de cellier"


Mais alors où se trouve le corps de Pierre Quémeneur ? Dans la retranscription, Bernard Le Her tente d'obtenir la réponse. "Tu me disais que tu avais ton idée sur l'endroit où le grand-père aurait enterré...", lance-t-il à son oncle. "Oui [...] Mais il ne faudrait même pas que ça se sache parce qu'on croirait que c'est lui", répond Petit-Guillaume.

Celui qui avait 11 ans à l'époque des faits affirme avoir "vu des travaux", avant de nuancer : "J'étais un gosse de onze ans, tu peux te tromper." Bernard Le Her lui demande ensuite davantage de précisions sur cet endroit. Petit-Guillaume indique "D'après moi, ce serait dans un sol assez profond. [...] C'était un genre de cellier".

"Je me souviens"


Au fil de la discussion, alors que Petit-Guillaume décrit de nouveau à Bernard Le Her l'endroit d'où il a vu la scène, il lance subitement "Je me souviens. Tu sais autrefois comment c'était à la campagne. Tu avais une pendule sur la cheminée et puis un gros chandelier de chaque côté. Et il y avait un chandelier qui était tout de traviole. Est-ce qu'elle ne l'aurait pas frappé avec ça pour se défendre ou est-ce qu'elle l'a poussé sur le plancher glissant ? [...] Moi, mon idée première, c'était ça. Il avait glissé sur le plancher et puis sa tête avait dû cogner le canapé. [...] Moi, je crois qu'elle a dû se défendre et le frapper à la tête. Mais tu sais, c'est tellement vague."

Tout en rappelant une nouvelle fois ne pas avoir vu le coup donné, il affirme qu'"il y avait du sang qui coulait mais par énormément à mon point de vue". "De quel endroit ?" lui demande alors Bernard Le Her. "Au front. [...] Tu sais, c'est vague. Il était recroquevillé sur lui, il n'était pas allongé. Alors ça ne m'étonnerait pas qu'elle lui a mis un coup de chandelier sur le cigare".
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